mercredi 3 novembre 2010

Malentendus

- on se fantasme en femme-objet, prise sans précautions, un peu malmenée, ramassant les billets épars sur la couverture après le départ du client – et on se retrouve à échanger des livres d’Henri James avec X, à lire des poésies baroques avec Y ou à remonter le moral de Z.

- on rêve de séduire avec pour seule arme son sourire, son regard, son 95C ou ses belles gambettes - et on s’entend dire que c’est notre connaissance des mécanismes des marchés financiers qui les fait craquer.

- on s’imagine qu’il leur faut des porte-jarretelles et des guêpières - et ils demandent quand ils pourront nous voir en jean et en T-shirt.

- on croit qu’ils cherchent des pratiques inédites, réinventer le kamasutra - et ils ronronnent de plaisir quand on leur caresse la nuque.

- on pensait que le plaisir masculin était simple, mécanique - et il se révèle fragile et parfois subtil, cérébral.

- on jurerait que l’argent les rend méprisants, avides de leur propre jouissance - et ils sont timides et prévenants comme aucun avant eux.

- on s’imagine mystérieuse, femme fatale, mata-hari - et ils veulent savoir comment va notre grand-père et si on s’est bien remise de notre gastro.

- on voudrait leur laisser un souvenir impérissable, les marquer au fer rouge…et ils nous ont déjà oubliée.

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