dimanche 7 novembre 2010

Signe particulier : escorte

Les courtisanes vénitiennes avaient leurs fameuses mèches d'un blond-roux, les geishas nouent leur obi dans le dos et leur chignon en « pêche fendue »
Au XIXe, les lorettes portaient souvent un châle jaune ou une robe aux couleurs vives (comme dans ce récit).
A toute époque les femmes qui ton fait commerce de leur charme avaient un signe distinctif, qu’il leur soit imposé par les autorités soucieuses d’ordre public ou qu’elles s’en servent comme « carte de visite » pour ne pas laisser de doute sur la nature de leurs activités.
Aujourd’hui, rien ne permet de repérer une escorte dans la ville. Si vous faites le pari que cette grande liane blonde aux talons de 15 cm et en minijupe, au bar d'un grand hôtel, en est une, je n’y mettrais quant à moi pas ma main au feu. Le style « pute » a fait des émules… la mode s’en est emparée ces dernières années et l’habit ne fait plus le moine...
D’autre part j’ai tendance à penser que les vraies escortes essaient plutôt de se faire discrètes, d’abord pour elles, pour se protéger, ensuite souvent à la demande de leur compagnon d’un soir qui ne tient pas à ce que tout le monde devine les modalités de leur relation.
Parfois, je me dis avec une pointe de regret que, même quand je me rends à un rendez-vous, toute apprêtée, personne ne peut deviner…
Le seul moment finalement où nous avons le sentiment de faire partie d’une autre « caste » est un moment que je ne trouve pas très agréable : quand, à la caisse d’un magasin, je tends des billets qui ne sont pas rouges, bleus ni orange mais verts ou jaunes. Je dois presque toujours affronter des réactions affolées de la caissière, qui parfois va jusqu’à ameuter son responsable et bloquer toute la queue. Je saisis également les regards des autres clients…
L’autre jour, achetant un netbook pour pouvoir écrire plus facilement ce blog, j’ai suscité l’étonnement bruyant d’un jeune homme qui attendait derrière moi. « C’est des vrais ??? pas possible ! j’en avais jamais vu !! ». Tout le monde se retourne, la caissière, qui pour une fois n’avait pas l’air méfiante, examine à présent les billets d’un air soupçonneux. L’opération dure quelques minutes un peu déplaisantes comme toujours. Mais en sortant j’ai pensé que c’était le prix à payer pour faire partie de cette confrérie secrète…


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