dimanche 2 octobre 2011

Chéri de Colette (1920)

“Léa! Donne-le-moi, ton collier de perles! Tu m’entends, Léa? Donne-moi ton collier!”
Aucune réponse ne vint du grand lit de fer forgé et de cuivre ciselé, qui brillait dans l’ombre comme une armure.
“Pourquoi ne me le donnerais-tu pas, ton collier? Il me va aussi bien qu’à toi, et même mieux!”
Au claquement du fermoir, les dentelles du lit s’agitèrent, deux bras nus, magnifiques, fins au poignet, élevèrent deux belles mains paresseuses.
“Laisse ça, Chéri, tu as assez joué avec ce collier.”
– Je m’amuse.... Tu as peur que je te le vole?"
Devant les rideaux roses traversés de soleil, il dansait, tout noir, comme un gracieux diable sur fond de fournaise. Mais quand il recula vers le lit, il redevint tout blanc, du pyjama de soie aux babouches de daim.
“Je n’ai pas peur, répondit du lit la voix douce et basse. Mais tu fatigues le fil du collier. Les perles sont lourdes.”
– Elles le sont, dit Chéri avec considération. Il ne s’est pas moqué de toi, celui qui t’a donné ce meuble."
Il se tenait devant un miroir long, appliqué au mur entre les deux fenêtres, et contemplait son image de très beau et très jeune homme, ni grand ni petit, le cheveu bleuté comme un plumage de merle. Il ouvrit son vêtement de nuit sur une poitrine mate et dure, bombée en bouclier, et la même étincelle rose joua sur ses dents, sur le blanc de ses yeux sombres et sur les perles du collier.
“Ôte ce collier, insista la voix féminine. Tu entends ce que je te dis?"”
Immobile devant son image, le jeune homme riait tout bas :
“Oui, oui, j’entends. Je sais si bien que tu as peur que je te le prenne!
– Non. Mais si je te le donnais, tu serais capable de l’accepter.”
Il courut au lit, s’y jeta en boule :
"Et comment! Je suis au-dessus des conventions, moi. Moi je trouve idiot qu’un homme puisse accepter d’une femme une perle en épingle, ou deux pour des boutons, et se croie déshonoré si elle lui en donne cinquante....
– Quarante-neuf.
– Quarante-neuf, je connais le chiffre. Dis-le donc que ça me va mal? Dis-le donc que je suis laid?"
Il penchait sur la femme couchée un rire provocant qui montrait des dents toutes petites et l’envers mouillé de ses lèvres. Léa s’assit sur le lit :
“Non, je ne le dirai pas. D’abord parce que tu ne le croirais pas. Mais tu ne peux donc pas rire sans froncer ton nez comme ça? Tu seras bien content quand tu auras trois rides dans le coin du nez, n’est-ce pas?”
Il cessa de rire immédiatement, tendit la peau de son front, ravala le dessous de son menton avec une habileté de vieille coquette. Ils se regardaient d’un air hostile; elle, accoudée parmi ses lingeries et ses dentelles, lui, assis en amazone au bord du lit. Il pensait : "Ça lui va bien de me parler des rides que j’aurai." Et elle : "Pourquoi est-il laid quand il rit, lui qui est la beauté même?" Elle réfléchit un instant et acheva tout haut sa pensée :
"C’est que tu as l’air si mauvais quand tu es gai.... Tu ne ris que par méchanceté ou par moquerie. Ça te rend laid. Tu es souvent laid.
– Ce n’est pas vrai!" cria Chéri, irrité.
La colère nouait ses sourcils à la racine du nez, agrandissait les yeux pleins d’une lumière insolente, armés de cils, entrouvrait l’arc dédaigneux et chaste de la bouche. Léa sourit de le voir tel qu’elle l’aimait révolté puis soumis, mal enchaîné, incapable d’être libre;– elle posa une main sur la jeune tête qui secoua impatiemment le joug. Elle murmura, comme on calme une bête :
"Là ... là.... Qu’est-ce que c’est ... qu’est-ce que c’est donc...."
Il s’abattit sur la belle épaule large, poussant du front, du nez, creusant sa place familière, fermant déjà les yeux et cherchant son somme protégé des longs matins, mais Léa le repoussa :
"Pas de ça, Chéri! Tu déjeunes chez notre Harpie nationale et il est midi moins vingt.
– Non? je déjeune chez la patronne? Toi aussi?
Léa glissa paresseusement au fond du lit.
"Pas moi, j’ai vacances. J’irai prendre le café à deux heures et demie– ou le thé à six heures– ou une cigarette à huit heures moins le quart.... Ne t’inquiète pas, elle me verra toujours assez.... Et puis, elle ne m’a pas invitée."
Chéri, qui boudait debout, s’illumina de malice :
"Je sais, je sais pourquoi! Nous avons du monde bien! Nous avons la belle Marie-Laure et sa poison d’enfant!"
Les grands yeux bleus de Léa, qui erraient, se fixèrent :
"Ah! oui! Charmante, la petite. Moins que sa mère, mais charmante.... Ôte donc ce collier, à la fin.
– Dommage, soupira Chéri en le dégrafant. Il ferait bien dans la corbeille."
Léa se souleva sur un coude :
"Quelle corbeille?
– La mienne, dit Chéri avec une importance bouffonne. MA corbeille de MES bijoux de MON mariage...."
Il bondit, retomba sur ses pieds après un correct entrechat-six, enfonça la portière d’un coup de tête et disparut en criant :
"Mon bain, Rose! Tant que ça peut! Je déjeune chez la patronne!
– C’est ça, songea Léa. Un lac dans la salle de bain, huit serviettes à la nage, et des raclures de rasoir dans la cuvette. Si j’avais deux salles de bains...."
Mais elle s’avisa, comme les autres fois, qu’il eût fallu supprimer une penderie, rogner sur le boudoir à coiffer, et conclut comme les autres fois :
"Je patienterai bien jusqu’au mariage de Chéri."
Elle se recoucha sur le dos et constata que Chéri avait jeté, la veille, ses chaussettes sur la cheminée, son petit caleçon sur le bonheur-du- jour, sa cravate au cou d’un buste de Léa. Elle sourit malgré elle à ce chaud désordre masculin et referma à demi ses grands yeux tranquilles d’un bleu jeune et qui avaient gardé tous leurs cils châtains. A quarante-neuf ans, Léonie Vallon, dite Léa de Lonval, finissait une carrière heureuse de courtisane bien rentée, et de bonne fille à qui la vie a épargné les catastrophes flatteuses et les nobles chagrins. Elle cachait la date de sa naissance; mais elle avouait volontiers, en laissant tomber sur Chéri un regard de condescendance voluptueuse, qu’elle atteignait l’âge de s’accorder quelques petites douceurs.

vendredi 17 juin 2011

Homo Erectus, de Tonino Benacquista

Le titre est trompeur, volontairement sans doute. On s’attend à lire les prouesses d’un surdoué du sexe, d’un Don Juan infatigable, et c’est l’Homme, avec toutes ses fragilités, toutes ses failles, qui nous est montré. Montré à « nous » les Femmes, car je pense que ce livre est d’abord destiné aux lectrices et qu’il a pour but de torpiller quelques-unes de leurs certitudes, de leur faire porter un regard neuf sur cette espèce à la fois si proche et si étrange.

Nous entrons donc comme en « caméra cachée » dans ce cercle, cette confrérie très spéciale où les hommes de toutes classes sociales se retrouvent pour livrer leurs histoires, déballer leurs déboires amoureux ou partager leur bonheur.
Ces histoires sont variées, étonnantes, émouvantes aussi. On suit particulièrement trois d’entre elles, trois personnages que rien de rapproche si ce n’est le fait d’avoir souffert par la femme – et de souffrir encore.
Ce livre serait déjà intéressant s’il n’abordait en outre le sujet qui nous occupe ici. Et là encore, ceux qui s’attendent aux clichés seront sans doute déstabilisés de voir un homme encore jeune et beau, du genre « qui n’a jamais eu besoin de payer pour ça », claquer toutes ses économies en escortes, s’approchant au plus près de la vérité des femmes.
Yves va explorer pendant un an un continent inconnu, avoir plus de maîtresses qu’il n’en aurait eu la vie « normale » qu’il était censé mené si un petit accident tout bête ne l’en avait dévié, entrer dans l’intimité de quelques-unes, et se composer un harem idéal de favorites variées et attachantes. Il va aussi, en chemin, se réconcilier avec l’idée de l’Amour.
Malgré la fin bêtement moralisatrice – Yves offrant à chacune de ses favorites la possibilité matérielle de « changer de vie », comme si elles subissaient finalement leur sort et n’étaient pas capables d’en changer elles-mêmes – cet ouvrage offre une nouvelle vision de la prostitution, en évitant les écueils de la caricature, du voyeurisme et du misérabilisme (auquel n’échappe pas la série récente Maison close, ainsi, semble-t-il, que le film primé à Cannes, L’Apollonide).
De très beaux passages décrivent des rendez-vous vénaux qui paraîtront peut-être idéalisés à certains, mais pas à ceux qui ont eu la chance d’en vivre de semblables.


Extraits (pour vous mettre l’eau à la bouche) :

-          Outside.
-          Outside ?
 Elle le toisa avec une lueur de doute et craignit un plan scabreux. elle en avait trop subi pour ne pas redouter l’imagination perverse du client.
-         Wher, outside ? Ja nie moge sobie pozwolié na chryje z policjantami !
Il devina le dépravé qu’elle voyait en lui, et la rassura d’un mot qu’il pensait universel :
-         Pique-nique.


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Tu sais, l'avantage d'une pute, c'est pas tant qu'elle fasse tout ce que tu veux, mais qu'elle s'en aille juste après.

Les Amies de pension - Villiers de l'Isle-Adam, 1888

Filles de gens riches, Félicienne et Georgette furent insérées, tout enfants, en ce célèbre pensionnat tenu par Mlle Barbe Desagrémeint.
Là, - bien que les dernières gouttes de lait du sevrage transparussent encore sur leurs lèvres, - une conformité de vues, touchant les riens sacrés de la toilette, les unit, bientôt, d'une amitié profonde. Leurs âges similaires, leur charme de même genre, la parité d'instruction sagement restreinte qu'elles reçurent ensemble cimentèrent ce sentiment. - D'ailleurs, ô mystères féminins! tout de suite, à travers les brumes de l'âge tendre, elles s'étaient reconnues, d'instinct, comme ne pouvant se porter ombrage.
De classe en classe, elles ne tardèrent pas à notifier, par mille nuances de maintien, l'estime laïque d'elles-mêmes qu'elles tenaient des leurs: le seul sérieux avec lequel elles absorbaient leurs tartines, au goûter, l'indiquait. En sorte que, presque oubliées de leurs proches, elles atteignirent, à peu près simultanément, la dix-huitième année, sans qu'aucun nuage eût jamais troublé l'azur de cette sympathie, - que, d'une part, solidifiait l'exquis terre-à-terre de leurs natures, et que, d'autre part, idéalisait, s'il se peut dire, leur "honnêteté" d'adolescentes.
Soudainement, la Fortune ayant conservé son déplorable caractère versatile et rien n'étant stable, ici-bas, même dans les temps modernes, l'Adversité survint. Leurs familles, radicalement ruinées, en moins de cinq heures, par le Krach, durent les retraire; à la hâte, de la maison Desagrémeint, - où, d'ailleurs, l'éducation de ces demoiselles pouvait être considérée comme achevée.
On essaya, tout aussitôt, de les marier, comme suprême ressource, par voie d'annonces, la seule risquable, sans trop de folie, en cette disgrâce. On dut vanter, en typographie adamantine, leurs "qualités du cœur", le piquant de leurs figures, le montant de leur gentillesse, leurs tailles, même leurs goûts réfléchis, leurs préférences pour l'intérieur; on alla jusqu'à imprimer qu'elles n'aimaient que les vieillards. - Nul parti ne se présenta.
Que faire?... "Travailler?..." Cliché peu persuadeur - et de pratique malaisée!... Une tendance portait, il est vrai, Georgette vers la confection; quelque chose, aussi, eût poussé Félicienne vers l'enseignement; - mais il eût fallu l'introuvable! savoir ces premiers débours d'outillage, d'installation, - débours que (toujours vu cette friponne d'Adversité!) leurs parents ne pouvaient plus avancer qu'en rêve! De guerre lasse, toutes deux, ainsi qu'il arrive trop souvent dans les grandes villes, s'attardèrent, un même soir, tout à coup, - jusqu'au lendemain midi et demi.
Alors, commença la vie galante, - fêtes, plaisirs, soupers, amours, bals, courses et premières! L'on ne voyait plus ses familles que pour offrir de petits services, - par exemple, des billets de faveur; quelque argent.

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mardi 26 avril 2011

La vraie Courtisane

Je ne croyais pas que cela existait… j’ai même longtemps pensé que c’était un mythe. Peut-être est-ce plutôt un phénomène comme les comètes qui passent dans le ciel tous les 10 ou 20 ans. Je me ferais astronome avec plaisir…
Quand je pense à elle, à cette incroyable distinction, à ce port de tête, à cette élégance naturelle, je me demande si elle ne serait pas une princesse qui s’amuserait, telle Marie-Antoinette jouant à la bergère, à vivre quelques temps la vie d’une escorte pour voler plus tard vers d’autres aventures, encore plus glorieuses peut-être, plus folles qui sait ? je la crois capable de tout.
On l’a comparée devant moi à un instrument, assurément c’est un Stradivarius, ce qui suppose d’être un artiste pour la faire vibrer.
Je n’en reviens pas de la savoir si jeune et de la trouver déjà si experte… le vers de Baudelaire me revient sans cesse en pensant à elle :  « Et la candeur unie à la lubricité »…
Sa sensibilité, certainement, sa curiosité, sans aucun doute, ont d’abord suppléé à l’expérience, qui les rattrape et les complète sans les dénaturer.
Je comprends à présent ces clients qui écrivent comme à regret leur EV en terminant pas « ne l’abîmez pas » ou « prenez soin d’elle »… même si elle est certainement très capable de se protéger elle-même. 
Je comprends ceux qui ne veulent pas écrire, préfèrent garder pour eux leur « perle rare ». 
Je comprends aussi ceux qui ont besoin de s’épancher, de partager la joie d’un moment rare. 
Merci, Mlle G. : grâce à vous, je suis vraiment passée de l’autre côté du miroir….

mercredi 23 février 2011

Varia

Âgée de 18 à 26-27 ans, au minimum 1m75 pour 55 kg maximum, des jambes interminables, un sourire éclatant, des yeux de biche, une chevelure tombant en cascade sur une poitrine « avantageuse »... Doctorante en philo ou histoire de l'Art, trilingue, lisant Goethe dans le texte, une garde-robe équivalente à mon salaire annuel, assidue des salons de beauté...

Voilà comment je m'imaginais une escorte ou, car je ne connaissais pas encore ce terme, une call-girl. Je ne pouvais pas croire qu'il soit possible de réussir dans cette activité sans correspondre à ce cahier des charges. Qui serait assez fou, me disais-je alors, pour payer cher (très cher) une femme comme moi, la trentaine passée, pas spécialement mince sans pouvoir prétendre être « voluptueuse » ? Aurais-je pu deviner qu'il y avait un créneau pour les « girls next door », celles qui font penser à la collègue ou à la DRH, que ce genre banal pouvait générer plus de fantasmes que les poupées des magazines ?

En découvrant l'escorting, c'est tout un continent du désir masculin qui s'est ouvert devant moi. Bien loin d'être aussi stéréotypé qu'on veut nous le faire croire, le spectre de celui-ci est incroyablement large.
Des très jeunes (les fameuses « étudiantes » voire prétendues « lycéennes ») aux beaucoup moins jeunes (les « matures »), des très minces -limite anorexiques- aux très girondes (les « BBW »), des canons aux filles passe-partout, voire « pas-très-jolies-mais-qui-sucent-si-bien », des potiches aux intellos, il y en a, vraiment, pour tous les goûts.

Et cela permet à des femmes de tous genres et de tous âges d'être recherchées pour ce qu'elles ont de mieux, fut-ce ce qui semblerait un défaut aux yeux des autres.
Toutes celles qui sont complexées, que leur mari ne regarde plus, devraient faire un stage d'escorting. Elles trouveraient assurément leur quota d'admirateurs éperdus et auraient un égo regonflé pour au moins dix ans.
C'est sans doute un constat rassurant sur la nature humaine et celle de l'Homme en tant que genre.
Mais parfois il m'arrive encore de regretter un peu que mon escorte idéale, ma call-girl de compétition, ne soit qu'un mythe... parce que j'aurais bien aimé, moi, la rencontrer.


Boy

Il s'assied près de moi et me décoche son plus beau sourire. Ses muscles bien dessinés se devinent sous son T-shirt moulant. Il est grand et fort, visiblement sûr de son charme. « Vous venez souvent ici ? Vous avez raison, il faut savoir se faire plaisir » approuve-t-il d'un air complice.
Il est prévenant, propose d'aller me chercher un verre ou quelque chose à grignoter. Je sais qu'il est payé pour ça, mais pour un peu je croirais presque que ce que je lui raconte le passionne réellement et que, s'il m'a suivie jusqu'à la table du restaurant, c'est parce qu'il a craqué pour mes yeux ou mon sourire. Je dois me rappeler qu'il en a vu tellement se succéder, qu'il doit être endurci à ce genre de chose. Tous les jours arrivent nouvelles clientes, il doit être blasé. Il le cache bien cependant, continuant à me donner l'impression d'être l'unique objet de son attention.

Ah ça, question recrutement ici ils sont doués, ils mettent la barre haut, il n'y a pas à dire, je féliciterai le responsable. J'ai l'impression de me voir dans un miroir, en homme : moi aussi, j'arrive à trouver de l'intérêt dans des passions qui a priori me sont totalement étrangères, moi aussi je sais flatter juste ce qu'il faut, et ce regard ambigu, c'est moi qui l'ai inventé, tricheur !

Ses talents au lit sont-ils à la mesure de ses social skills ? Comment fait-il l'amour, ce grand gaillard ? Je l'imagine nu, je me représente ses fesses, son sexe dressé, pendant qu'il picore sa salade.
Je suce rêveusement ma cuillère de mousse au chocolat en plongeant mon regard dans ses yeux bleus. Je songe à la suite, après le dîner. Nous irons sans doute danser, peut-être me prendra-t-il par la taille et ondulera-t-il du bassin contre le mien... je pourrais me laisser griser par les cocktails...
Me glissera-t-il quelques mots coquins à l'oreille ? Sa main s'attardera-t-elle sur mes hanches ?
Mais il n'y aura guère plus, je le sais.

Le formule « All inclusive » ne comprend pas la nuit avec un G.O.