mercredi 23 février 2011

Varia

Âgée de 18 à 26-27 ans, au minimum 1m75 pour 55 kg maximum, des jambes interminables, un sourire éclatant, des yeux de biche, une chevelure tombant en cascade sur une poitrine « avantageuse »... Doctorante en philo ou histoire de l'Art, trilingue, lisant Goethe dans le texte, une garde-robe équivalente à mon salaire annuel, assidue des salons de beauté...

Voilà comment je m'imaginais une escorte ou, car je ne connaissais pas encore ce terme, une call-girl. Je ne pouvais pas croire qu'il soit possible de réussir dans cette activité sans correspondre à ce cahier des charges. Qui serait assez fou, me disais-je alors, pour payer cher (très cher) une femme comme moi, la trentaine passée, pas spécialement mince sans pouvoir prétendre être « voluptueuse » ? Aurais-je pu deviner qu'il y avait un créneau pour les « girls next door », celles qui font penser à la collègue ou à la DRH, que ce genre banal pouvait générer plus de fantasmes que les poupées des magazines ?

En découvrant l'escorting, c'est tout un continent du désir masculin qui s'est ouvert devant moi. Bien loin d'être aussi stéréotypé qu'on veut nous le faire croire, le spectre de celui-ci est incroyablement large.
Des très jeunes (les fameuses « étudiantes » voire prétendues « lycéennes ») aux beaucoup moins jeunes (les « matures »), des très minces -limite anorexiques- aux très girondes (les « BBW »), des canons aux filles passe-partout, voire « pas-très-jolies-mais-qui-sucent-si-bien », des potiches aux intellos, il y en a, vraiment, pour tous les goûts.

Et cela permet à des femmes de tous genres et de tous âges d'être recherchées pour ce qu'elles ont de mieux, fut-ce ce qui semblerait un défaut aux yeux des autres.
Toutes celles qui sont complexées, que leur mari ne regarde plus, devraient faire un stage d'escorting. Elles trouveraient assurément leur quota d'admirateurs éperdus et auraient un égo regonflé pour au moins dix ans.
C'est sans doute un constat rassurant sur la nature humaine et celle de l'Homme en tant que genre.
Mais parfois il m'arrive encore de regretter un peu que mon escorte idéale, ma call-girl de compétition, ne soit qu'un mythe... parce que j'aurais bien aimé, moi, la rencontrer.


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